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MFG NEWS / NOUVELLES DU MFG

(English below)

L'équité pour les réalisatrices? Une belle fiction!

Le Devoir - Édition du jeudi 08 mars 2007

En janvier dernier, une vingtaine de réalisatrices du Québec se sont réunies à l'occasion de la visite de Coline Serreau, cinéaste et activiste française, à Montréal. La rencontre, qui devait être l'occasion de discussions autour du cinéma au féminin, a créé une véritable commotion. Comment parler de cinéma quand on n'en fait presque pas?

Tour à tour, les réalisatrices ont apporté leurs témoignages sur les embûches qu'elles ont rencontrées. Des cinéastes, même d'expérience, même ayant fait leurs preuves plus d'une fois, n'accèdent pas ou plus du tout aux budgets de longs métrages. Et que dire de la relève? Alors que plusieurs jeunes hommes tournent un premier long métrage, le premier film d'une jeune femme sur nos écrans est un événement rarissime. Pourtant, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes dans les cours de cinéma et de communication.

Devant ce constat atterrant, les réalisatrices, toutes générations confondues, ont exprimé leur colère et décidé de s'unir pour faire changer les choses, définitivement!

De pire en pire

Il y a 15 ans, le collectif Moitié-Moitié, fondé par quelques femmes du milieu institutionnel et indépendant du cinéma au Québec, avait recueilli des données sur le financement des films auprès des institutions. Leurs recherches révélaient qu'en 1985-86, les femmes obtenaient 16 % de l'enveloppe de production de la SODEC, documentaire et fiction compris. Les professionnelles du milieu avaient alors exigé que des mesures urgentes soient prises pour rétablir l'équilibre entre les hommes et les femmes cinéastes. Vingt ans après ce constat, la situation, au lieu de s'être améliorée, s'est encore détériorée!

Aujourd'hui, les films à petit budget sont encore le lot des femmes, qui ont réalisé 23 % des films avec 14 % de l'enveloppe budgétaire. La situation est pire en ce qui concerne le long métrage fiction: les femmes ont reçu seulement 11 % de l'enveloppe long métrage au Québec (SODEC) et 11 % au Canada (enveloppe long métrage francophone de Téléfilm Canada)! La situation s'améliore à peine du côté des jeunes de la relève: les femmes n'ont reçu que 28 % des fonds dans le programme «Jeunes Créateurs» de la SODEC.

Ce constat est extrêmement alarmant pour les réalisatrices, qui attendent le fameux retour de balancier promis par les institutions et apparemment inévitable. Force est de reconnaître qu'il est vain d'attendre la bonne volonté des producteurs, distributeurs, télédiffuseurs et organismes subventionnaires. Les mentalités ne changent visiblement pas d'elles-mêmes!

En attendant, le cinéma québécois et la télévision québécoise nous présentent beaucoup plus de personnages masculins que féminins, offrent moins de rôles aux comédiennes, surtout lorsqu'elles dépassent la quarantaine, et reflètent davantage la vision et les préoccupations masculines. N'y aurait-il donc pas place pour la réplique? Une production audiovisuelle en santé ne devrait-elle pas refléter la diversité des points de vue de sa population?

Notre part de l'imaginaire

Nous revendiquons notre part de l'imaginaire et de l'identité culturelle de cette nation. Cette demande n'est pas celle d'un groupe marginal; c'est 51 % de la population qui n'a pas voix au chapitre! Cette majorité citoyenne paie ses impôts et contribue activement aux fonds des organismes subventionnaires en cinéma et en télévision!

Devant l'immobilisme de nos institutions, producteurs et diffuseurs, nous exigeons aujourd'hui, à nouveau, des mesures concrètes en faveur d'une équité de présence sur les écrans et de revenus pour les réalisatrices du Québec.

Nous réclamons que les fonds publics destinés au cinéma et à la télévision soient accordés de façon plus équitable aux réalisatrices et qu'une place plus juste soit accordée à leurs préoccupations, à leur vision du monde et à leur imaginaire, et ce, dans la diversité de leur origine ethnique et de leur mode d'expression filmique.

Signé par les réalisatrices (étant donné qu'un seul réalisateur a accepté de signer cette lettre, pour une fois, le féminin l'emporte sur le masculin): Paule Baillargeon, Manon Barbeau, Josée Beaudet, Sophie Bissonnette, Judith Brès, Mireille Dansereau, Helen Doyle, Pascale Ferland, Denise Filiatrault, Jeanine Gagné, Katerine Giguère,

Louise Giguère, Nicole Giguère, Karina Goma, Sylvie Groulx, Isabelle Hayeur, Dorothy Hénaut, Karim Hussain, Hélène Klodawsky, Carole Laganière, Sylvie Laliberté, Lucie Lambert, Ève Lamont, Marquise Lepage, Chloé Leriche, Marilu Mallet, Cristiana Nicolae, Julie Perron, Stéphanie Pihéry, Léa Pool, Erica Pomerance, Johanne Prégent, Marie-Josée Saint-Pierre, Nathalie Saint-Pierre, Coline Serreau, Lisa Sfriso, Nathalie Trépanier, Sylvie Van Brabant. Et par Lucette Lupien, consultante en cinéma, et Nathalie Moliavko-Visotzky, directrice photo.

Blogue au site www.realisatrices-equitables.org.

 

***


Women shut out of business, say Quebec filmmakers

by: Patricia Bailey - PLAYBACK

MONTREAL -- Some of Quebec's best-known female directors -- among them Léa Pool and Manon Barbeau -- say women aren't getting their fair share of public filmmaking cash and are calling on the likes of Telefilm Canada and SODEC to set things right.In an open letter published Thursday, International Women's Day, in Montreal newspapers including Le Devoir and La Presse, the filmmakers blame indifferent public funding bodies, broadcasters and producers for shutting women out of the Quebec film industry.

"We are alarmed by these figures," it reads. "We have been waiting for the balance to shift in our favour... but this is something that hasn't happened."

"Shouldn't a healthy film and television industry reflect a diversity of points of view?"

The filmmakers -- working together as "Réalisatrices Équitables" or "Female directors for Equity" -- maintain that female-directed projects backed by funders such as Telefilm and SODEC tend to be small-budget. Although women helmed almost a quarter of the films funded by SODEC in 2005/06, those projects received only 14% of the provincial agency's total allotment, they say.

The group also says women appear to be working less, noting that in 1985/86 they directed 16% of the projects funded by SODEC's production envelope (for both documentary and fiction). Today, that proportion has dropped to 14%. This despite evidence that more women are working in the industry than 20 years ago.

"We are sounding the alarm bell. Something is wrong," said Pool (The Blue Butterfly, Set Me Free) in a telephone interview with Playback Daily from her home in Montreal. "I don't understand it. I teach film and the classes are half women, half men. I see lots of talent, but for some reason they don't make it to the shooting stage." Pool has been an instructor at the Université du Québec à Montréal and at the Institut national de l'image et du son.

A recent study by the B.C. Institute of Film Professionals also found that women in that province have made few gains as directors, writers and cinematographers since the 1980s.

Pool believes women get discouraged before they apply for funding because female stories might not fit the standard industry criteria for what makes a good film.

"The female imagination is different. Perhaps the writing is different. And our ideas about what movies are supposed to be like have largely been developed by men," she says. "Broadcasters and distributors are concerned with how they can market the film, and if they don't like your idea and get onside, you can't get money."

Pool, who considers herself privileged because she is constantly working, believes a comprehensive study is needed to get to the bottom of why there aren't more successful women filmmakers in Quebec.

SODEC did not return calls to Playback Daily, but a spokeswoman for Telefilm points out that producers, not directors, apply for funding. "We fund production houses. It's not Telefilm Canada who decides who a producer picks to direct his project," says Janine Basile.

But director Nicole Giguère (Entretien avec Anne Claire Poirier) maintains that Telefilm must be held accountable because the funding agencies know who will direct a project when a film is submitted for funding.

"From the beginning there is always a director associated with a project, and often they are the writer. It's rarely a question of the producer choosing the director after the project is funded," she says.

Filmmakers Philippe Falardeau, Serge Giguère, Jean-Pierre Lefevbre and Arnaud Bouquet also signed the letter.

More info: www.realisatrices-equitables.org